Alouette nègre D'europe
Description de la famille
Les Alaudidés sont des passereaux de taille petite à moyenne (10 à 23 cm de longueur, soit de la taille d'un pouillot à celle du merle), assez compacts.
Ils occupent tous les milieux ouverts ou semi-ouverts de tous les continents à l'exception de l'Amérique du Sud. Ils ont besoin d'un accès au sol facile. Aucune espèce n'est vraiment forestière.
Leur plumage est très peu voyant, cryptique et souvent homochrome avec l'environnement dans lequel ils se fondent facilement. Les espèces de milieu désertique ou à sol nu dominant ont un plumage uniforme tandis que les espèces des milieux herbacés l'ont strié. Les juvéniles ont le plumage moucheté.
L'aile possède des tertiaires allongées lui donnant un aspect triangulaire au vol et recouvrant souvent complètement les autres rémiges sur l'aile fermée. Ils partagent cette particularité avec les Motacillidés. Chez eux, la première rémige, la plus externe en comptage à la française, est souvent vestigiale. La taille de leur ongle postérieur est corrélée au substrat qu'ils fréquentent, sol nu ou non, et à leur vitesse d'évolution, les plus rapides ayant l'ongle le plus court.
Ce sont des oiseaux à activité terrestre, à pattes robustes, recherchant leur nourriture au sol. Leur bec est moyen à fort suivant le régime alimentaire, les granivores dominants l'ayant plus fort que les autres. Le régime s'articule entre graines et invertébrés.
Ils nichent à même le sol dans des nids ouverts mais cachés sous un abri surplombant. Les mâles chantent en vol. Ils sont monogames et territoriaux. Après la reproduction, le grégarisme est fréquent.
Identification
Cette grande alouette très trapue possède des ailes assez larges mais longues ainsi qu'un bec fort. Contrairement à la plupart des autres alouettes, les sexes sont très différents tant en couleur qu'en taille, le mâle étant nettement plus grand que la femelle. En plumage usé, c'est à dire au printemps et en été, le mâle présente un plumage noir de suie, excepté quelques rares liserés blanchâtres dessus et un épais bec clair. En plumage frais (automne-hiver), son corps noir est masqué par de larges liserés blanchâtres, surtout sur la tête, le dessus, la poitrine et les flancs, donnant à l'oiseau une apparence pie ou blanchâtre avec les ailes sombres, à moins d'être placé dans sa proximité immédiate. Au printemps, la majorité des liserés deviennent usés, toutefois quelques marques écailleuses pâles subsistent sur la nuque, le manteau et le haut du dos. En vol, les ailes paraissent assez longues et le contraste du dessus blanchâtre avec les ailes et la queue noirâtres semble assez évident.
La femelle adulte est bien plus petite que le mâle. Les plumes du dessous du corps affichent une base brun noirâtre et un liseré pâle. En plumage frais, les parties inférieures sont à dominante blanche avec des taches sombres. Le visage présente peu de motifs ornementaux. Avec l'usure, les marques noirâtres du dessous deviennent encore plus évidentes et forment des plages sombres sur les côtés de la poitrine. Le dessus propose une aspect général brun foncé avec des bordures chamoisées, contrastant avec les ailes et la queue plus noirâtres. En toutes saisons, la femelle se distingue du mâle par son plumage plus tacheté et l'arrière de son dessous blanchâtre. En vol, la femelle peut parfois être confondue avec le Cochevis huppé en raison de sa silhouette mais elle s'en distingue par le dessous de l'aile, la queue et le dessus des rémiges brun noirâtre. A l'opposé de la plupart des autres grosses alouettes, elle n'a pas les côtés de la queue clairs et elle possède des pattes noirâtres.
1. Un dimorphisme sexuel frappant
C'est l'une des rares alouettes où le mâle et la femelle sont totalement différents :
Le Mâle : Presque entièrement noir de jais en plumage nuptial (printemps), avec un bec épais de couleur corne ou jaune pâle qui contraste fortement. En hiver, ses plumes sont bordées de gris-pâle, lui donnant un aspect "écaillé".
La Femelle : Beaucoup plus discrète, elle porte un plumage brun-gris tacheté, typique des alouettes, ce qui lui permet de se camoufler parfaitement au sol.
Taille : C'est une grande alouette (environ 18 à 20 cm), plus massive et trapue que l'Alouette des champs.
2. Habitat : La Reine de la Steppe
L'Alouette nègre est une spécialiste des milieux ouverts et arides.
Répartition : Elle niche principalement dans les steppes du Kazakhstan et du sud de la Russie (région de la Volga).
Milieu : Elle affectionne les vastes plaines d'armoise et les abords des lacs salés. Contrairement à d'autres migrateurs, elle est assez résistante au froid et ne descend vers le sud (Mer Noire, Caucase) que si la couche de neige devient trop épaisse pour trouver sa nourriture.
3. Comportement et Survie
Ségrégation hivernale : En hiver, les oiseaux forment de grandes troupes souvent séparées par sexe : on observe des nuées composées uniquement de mâles et d'autres uniquement de femelles.
Chant : Le mâle chante souvent en s'élevant dans les airs, avec des phrases courtes, aiguës et riches en imitations, rappelant un peu le répertoire de l'Alouette des champs mais avec une tonalité plus métallique.
Alimentation : Elle est granivore (graines) la majeure partie de l'année, mais devient insectivore durant la période de reproduction pour nourrir ses poussins.
4. Une rareté en France et en Europe
Pour les ornithologues européens, l'Alouette nègre est un "Graal". C'est un égarement exceptionnel (oiseau accidentel).
Le saviez-vous ? Les rares observations en Europe de l'Ouest surviennent généralement lors d'hivers particulièrement rigoureux à l'Est, qui poussent les oiseaux beaucoup plus loin que leur zone d'hivernage habituelle.
Résumé technique
Famille : Alaudidés
Statut UICN : Préoccupation mineure (bien que ses populations dépendent de la préservation des steppes vierges).
Particularité : C'est la seule alouette au monde dont le mâle est noir.
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