Le Oiseux Bécassine des marais
La Bécassine des marais (Gallinago gallinago) est un oiseau fascinant, réputé pour son camouflage exceptionnel et ses parades nuptiales aériennes spectaculaires.
C'est un limicole (oiseau des rivages et des marais) de taille moyenne, dont la caractéristique la plus frappante est son bec démesurément long et son comportement discret.
Nom scientifique : Gallinago gallinago
Famille : scolopacidés
Taille : 23 à 28 cm (dont 7 cm environ pour le bec)
Envergure : 39 à 45 cm.
Poids : 80 à 120 grammes.
Âge maximum : 12 ans
Survie des adultes : 48 %
C'est la plus commune des bécassines. Limicole, de la taille d'un merle, elle possède un très long bec droit, qui lui sert de sonde, des pattes courtes et massives jaunâtres, un ventre blanc, un dos moucheté de brun avec raies longitudinales blanchâtres et des bandes sombres et claires sur la tête. Le plumage écaillé du dessus est marqué par un W. La poitrine est fortement rayée, avec des stries qui se transforment en chevrons sur le ventre et sur les flancs. Elle a un peu de blanc sur les côtés de sa queue rousse, qui en vol, apparaît alors arrondie avec des bords blancs.
Les bécasse sourde et la bécassine double, ne sont pas faciles à distinguer de la bécassine des marais, espèce néanmoins plus commune et abondante. Elle se distingue de la bécassine double par son ventre blanc et par une zone blanche très restreinte sur la queue. Elle diffère de la bécassine sourde par un seul trait clair sur la tête, sa plus grande taille, son bec plus long et le dessin de la queue.
🎯 Identification
Le Bec : Droit, fin et très long, mesurant environ 6 à 7,5 cm, soit plus de deux fois la longueur de sa tête. Il l'utilise pour sonder la vase et la boue à la recherche de nourriture.
Le Plumage : Un chef-d'œuvre de camouflage. Son dos est brun foncé avec des grosses raies jaunâtres ou ocre. Sa tête est ornée de deux larges bandes noires séparées par un trait jaune pâle (médian sur la calotte) et un large sourcil clair, lui permettant de se fondre parfaitement dans la végétation des marais.
La Forme : Elle est plutôt trapue, avec des pattes courtes. En vol, elle surprend par son envol fulgurant en zigzag et ses ailes longues et pointues.
Comportement
En dehors de la saison des nids, la bécassine des marais peut se rencontrer en grandes troupes éparses. En cas de danger, la bécassine des marais s'aplatit immédiatement sur le sol. Lorsqu'elle est dérangée, elle ne s'envole qu'au dernier moment et monte en zigzaguant dans le ciel à 10 ou 15 mètres pour s'échapper.
Pendant ses parades nuptiales, le mâle fait des plongées spectaculaires. Les vols en zigzags du mâle, destinés à délimiter le territoire, produisent un son audible « v-v-v », dû à la vibration des rectrices. Le vol de parade, qui s'accompagne de bruissements vibrants provoqués par les rectrices externes, consiste à plonger en oblique.
Habitat
Espèce très commune des marais, des tourbières, des marécages, des prairies et des landes humides, des bords d'étangs avec végétation basse et fournie sur le sol et restant humide au moins jusqu'en juin-juillet (semble être le facteur limitant en France).
Aire de répartition
La bécassine des marais est présente sur tous les continents, sauf l'Australasie. En Europe, c'est une visiteuse d'été de la moitié supérieure de l'hémisphère Nord : Islande, Grande-Bretagne, Allemagne, et de la Scandinavie à la Russie. Elle hiverne au nord-ouest et au sud-est de son aire de répartition. Les bécassines des marais françaises nichent dans le marais breton, en Ardenne et dans le Cantal.
🍲 Alimentation
La Bécassine des marais est insectivore et vermivore.
Elle sonde le substrat mou avec son bec, qui est doté de terminaisons nerveuses sensibles à l'extrémité, pour détecter et capturer des vers, des larves d'insectes, des mollusques et de petits crustacés.
✈️ Migration et Vol nuptial (le "Chevrotement")
Statut : C'est une espèce migratrice, nichant principalement dans le nord de l'Europe et de l'Asie, et hivernant dans des régions plus douces (Europe de l'Ouest, Afrique, Asie du Sud).
Le Chant (Chevrotement) : Pendant la période de reproduction, le mâle effectue une parade aérienne unique. Il plonge en oblique à grande vitesse, et le vent fait vibrer les rectrices externes (plumes de la queue), produisant un son vibrant et tremblotant caractéristique, souvent décrit comme un "bruit de chevrotement" ou de "vrombissement".
Reproduction
Période de nidification : mars à juillet.
Nombre de couvaisons : Généralement une seule ponte par an.
Nombre d'œufs : 3 à 5 œufs fauve ou verdâtre tachés de brun roux foncé.
Incubation : 18 à 20 jours (femelle).
Nid : Bien caché dans une cavité au sol au milieu d'une épaisse végétation, tapissé d'herbes fines, et construit par la femelle.
Type de nichoir : N'utilise pas les nichoirs.
Jeunes : Nidifuges. Ils sont élevés par les deux parents durant les premières semaines.
Envol : 19 à 20 jours (mâle et femelle).
Emancipation :19 à 20 jours.
Plumage juvénile : 2 mois
Première nidification : 1 à 2 an
Migration
Migratrice partielle De nombreux migrateurs originaires du Nord et de l'Est de l'Europe hivernent en France d'octobre à mars. Ce sont essentiellement des oiseaux nichant en Scandinavie. Migration des bécassines françaises mal connue.
Voix
À l'envol, « ketch » explosif (rappelle le bruit des bottes qu'on arrache de la boue). Chant : longues séries, « tik-a, tik-a, tik-a », mais le vrai son territorial, typique, s'entend généralement au crépuscule et de nuit : « vuvuvuvuvuvuvu… » vrombissant, provoqué par la vibration des rectrices externes écartées, lors d'un piqué oblique. Le cri nuptial « tuk tuk tuk », identique chez les deux sexes, monotone fait penser à un mécanisme d'horlogerie.
Nourriture naturelle
Nourriture : invertébrés (vers, escargots, petits crustacés, insectes et leurs larves), capturés dans la vase des rives ou les eaux peu profondes à l'aide du bec.
Mangeoires
Ne fréquente pas les mangeoires.
État des populations
Seulement 200 à 300 couples nicheurs en France. Quasi impossibilité de dénombrer les hivernants. Même si la population des nicheurs en Europe est estimée à 2 000 000 d'individus, elle est en déclin. Oiseau classé en mauvais état de conservation, mais qui est encore chassable en France.
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